le mardi 3 juin 2025 - Prévu en langue Espagnol (Castillan)
La disparition forcée est une stratégie de terreur employée historiquement à travers l’Amérique Latine, mais aussi en Europe et dans le reste du monde, par des appareils d’État (forces de l’ordre, appareils judiciaires) ou d’autres structures armées ou politiques organisées, avec la connivence ou la participation directe ou indirecte de l’État. Elle vise à faire taire, en effaçant jusqu’à la trace, celleux considéré·e·s comme opposant·es ou indésirables et avec elleux, les paroles, les idées, les affects qui les entourent. Dans cet acte de violence presque indicible par manque de mots pour le décrire, la disparition du corps imprègne par son absence la vie de celleux qui restent. S’ouvre alors une quête de justice et de réponses, entremêlé de rage, d’angoisse et de cauchemars, qui s’immiscent dans la vie des familles jusqu’à l’épuisement. Le corps devient alors matière politique et matière de revendications, un combat contre le temps qui passe et contre l’oubli. Comment remplir ces absences par la présence combative des personnes sans corps et comment faire ressentir ces absences aux personnes qui ne les vivent pas directement ? Comment construire de la solidarité à partir de la compréhension physique et sensorielle de cette blessure qui déchire tout le tissu social humain dont nous formons part ? Comment reconnaître les premiers signaux sensibles ui permettent la disparition forcée dans une société ? Nous invitons les participant·e·s à explorer sensiblement la galerie éphémère, qui recueillera des expressions artistiques des proches des disparu.es -parfois des disparu.es elleux mêmes- venant de Colombie et d’autres territoires d’Amérique Latine. L’ouverture de cet espace sera accompagné d’une déambulation guidée à travers un site internet dédié, où se tissent récits et traces de celleux qui cherchent encore. La galerie accueillera également les objets, images et créations d’individus et de collectifs engagés, devenant un lieu de partage et de transmission où les traces se feront écho les unes aux autres. La ronde de parole qui s’en suivra permettra un espace d’échange, où les participant·e·s auront la possibilité de partager les sensations, les résonances et les réflexions éveillées par cette expérience collective.
La desaparición forzada es una estrategia de terror utilizada históricamente en toda América Latina, pero también en Europa y en el resto del mundo, por aparatos estatales (fuerzas policiales, judiciales) u otras estructuras armadas o políticas organizadas, con la connivencia o la participación directa o indirecta del Estado. El objetivo es silenciar, borrando todo rastro, a quienes se considera opositores o indeseables y, con ellos, las palabras, ideas y emociones que les rodean. En este acto de violencia, casi indecible por falta de palabras para describirlo, la desaparición del cuerpo impregna la vida de los que quedan. Comienza una búsqueda de justicia y respuestas, entrelazada con la rabia, la angustia y las pesadillas, que impregnan las vidas de las familias hasta la extenuación. El cuerpo se convierte en un asunto político y reivindicativo, una batalla contra el paso del tiempo y contra el olvido. ¿Cómo podemos llenar estas ausencias con la presencia luchadora de personas sin cuerpo, y cómo podemos hacer que estas ausencias sean sentidas por personas que no las experimentan directamente? ¿Cómo construir una solidaridad basada en la comprensión física y sensorial de esta herida que desgarra todo el tejido social humano del que formamos parte? ¿Cómo reconocer las primeras señales sensibles que permiten la desaparición forzada de una sociedad? Invitamos a los participantes a explorar la galería efímera, que recogerá expresiones artísticas de familiares de desaparecidos -a veces de los propios desaparecidos- de Colombia y otros territorios latinoamericanos. La apertura de este espacio irá acompañada de una visita guiada a través de un sitio web específico, donde se entretejen las historias y las huellas de los que siguen buscando. La galería también acogerá objetos, imágenes y creaciones de individuxs y grupos comprometidxs, convirtiéndose en un lugar para compartir y transmitir donde las huellas se harán eco unas de otras. La ronda de coloquios posterior constituirá un espacio de intercambio en el que los participantes podrán compartir sus sensaciones, las resonancias y reflexiones que despierte esta experiencia colectiva.